Christus vivit : l’appel aux jeunes du pape François vu du milieu ouvrier

Le 2 avril 2019, le pape François a rendu publique l’exhortation apostolique « Christus vivit », un appel aux jeunes à s’engager pour transformer leur vie, l’Eglise et le monde.

Au cours des semaines à venir, la Mission Ouvrière du diocèse de Lille publiera différents articles proposant un regard ouvrier et populaire sur ce texte du pape François. Ils permettront de mettre à la disposition des acteurs d’Eglise en milieu ouvrier et quartiers populaires les éléments essentiels et les dynamiques qui ressortent de cette exhortation. Différentes thématiques seront abordés : L’engagement social, la rencontre de l’autre, la place du travail et de la culture ouvrière, la réforme de l’église, l’appel révolutionnaire à une pastorale « populaire » des jeunes, la migration…

Le fruit d’une grande consultation des jeunes

Débutons aujourd’hui pour une présentation générale de cette exhortation apostolique qui trouve son origine dans un long processus de consultation, de réflexion et de ci-construction avec des centaines de milliers de jeunes du monde entier.

En effet, Christus vivit n’est pas tombé du ciel. Il fait suite au synode qui s’est tenue à Rome en octobre 2018 sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. Une rencontre d’évêques du monde entier qui ont pris le temps de réfléchir sur la place des jeunes dans l’Eglise, sur la mission auprès d’eux et sur les vocations à partir de la parole des jeunes eux mêmes.

Pour cela, une grande enquête a été menée sur les cinq continents pour donner la parole à des centaines de milliers de jeunes sur leur place dans la société, leur rapport à la foi et leur place dans l’Eglise. Suite à cela, une assemblée réunissant des jeunes du monde entier a préparé le synode en travaillant à des propositions fondées sur l’enquête.

Neuf chapitres pour faire du neuf !

Dans l’exhortation apostolique Christus vivit, le pape François fait ressortir les éléments essentiels de ce long travail synodale en apportant sa touche personnelle.

Le premier chapitre du document met en lumière les nombreux passages de l’ancien et du nouveau testament qui font la place belle aux jeunes.

Le deuxième chapitre se focalise sur la personne de Jésus qui a fait souffler un vent de jeunesse sur la société politique et religieuse de son époque et qui attend de l’Eglise qu’elle fasse de même aujourd’hui. Ce chapitre présente également plusieurs figures de jeunes saints catholiques dont Marcel Callo, jeune jociste français.

Dans le troisième chapitre, le pape rappelle que les jeunes ne sont pas que l’avenir du monde, ils en sont le présent. Il appelle toute l’Eglise à être attentif à leur diversité et aux réalités de vie parfois difficile qu’ils rencontrent notamment pour les jeunes en situation de migration.

Le quatrième chapitre synthétise la grande annonce de l’Eglise pour tous les jeunes : Dieu t’aime, le Christ est ton sauveur, il est vivant aujourd’hui.

Le cinquième chapitre prends le temps de regarder les différents chemins de jeunesse. Des chemins personnels faits de rêves, de soif d’expériences, de mûrissement, de choix. Des chemins collectifs fait d’amitié, de fraternité, de soif d’être utile aux autres.

Le sixième chapitre insiste sur l’importance pour chaque jeune d’avoir des racines. Ces racines familiales, culturelles, sociales que la mondialisation capitaliste tend à détruire pour couler toute la jeunesse dans un même moule consumériste.

Le septième chapitre est consacré à un nouveau regard sur la pastorale des jeunes. Une pastorale plus participative, qui ose aller vers et se faire proche des jeunes, leur fait confiance pour annoncer la bonne nouvelle sans tomber dans le prosélytisme. Le pape donne les grandes lignes d’un accompagnement de qualité pour ces jeunes : écoute sans jugement, respect du chemin de chacun, confiance…
Une bonne partie de ce chapitre est un appel révolutionnaire à une pastorale « populaire » des jeunes où l’on retrouve les intuitions de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) : présence aux périphéries, souplesse des structures, responsabilisation, création d’espaces inclusifs…

le huitième chapitre est consacré à la vocation dans ses différentes dimensions et ses différents lieux notamment la famille et le travail.

Enfin, le neuvième et dernier chapitre concerne le discernement et la proposition faite à chaque jeune de construire un projet de vie riche en sens et en joie en ce mettant à l’écoute de ce que Dieu a inscrit au plus profond de leur cœur.

Faire confiance aux jeunes !

Avec l’exhortation apostolique Christus vivit le pape François nous invite une fois encore à être audacieux et visionnaire mais surtout à faire confiance à l’Esprit Saint qui est déjà à l’œuvre dans ce monde et notamment au travers des millions de jeunes qui font bouger la société et l’Eglise comme c’est le cas actuellement dans les mobilisations pour le climat. Il les invite à prendre pleinement leur place dans ce monde et dans l’Église. Il invite les chrétiens à adopter un regard et un positionnement juste pour se laisser renouveler par cette jeunesse.

C’est pourquoi il conclut sa lettre par cette belle phrase : « L’Eglise a besoin de votre élan, de vos intuitions, de votre foi. Nous en avons besoin ! Et quand vous arriverez là où nous ne sommes pas encore arrivés, ayez la patience de nous attendre ».

Laisser un commentaire